Voici un extrait d’un échange sur Facebook à propos des différences entre le système de santé aux Pays-Bas et en France:
“Moi je suis pas du tout au niveau du visiteur médical. Je créer des documents et des évènements d’éducation médicale à destination des médecins. Je travaille pour une agence de communication médicale qui offre ses services à l’industrie pharmaceutique. Mon travail se doit d’être scientifiquement juste et balancé. Je m’occupe aussi d’organiser des réunions entre l’industrie pharmaceutique et les médecins pour que ces derniers puissent donner leur avis et influer sur le développement de médicaments et le contenu de plaquettes d’information à destination des patients, de documents d’éducation des médecins (il y en a énormément qui ne sont pas à jour). Je rédige des documents sur les dernières avancées scientifiques… Aucun lobbying ni marketing donc. Les Pays-Bas ne participent pas beaucoup à la recherche médicale et sont assez en retard pour transcrire les dernières avancées dans leurs recommendations. Les médecins ne sont pas très à jour et ne s’intéressent pas beaucoup à l’actualité médicale.
Je vais pas m’étendre sur tous les défauts du système néerlandais mais je vais en citer quelques-uns qui pour moi sont majeurs:
– La santé des femmes: manque d’accès direct au gynécologue, pas de suivi obstétrique pendant la grossesse. Pas d’échographie du 3eme trimestre, pas de dépistage du diabète gestationnel, de la toxoplasmose, ni de l’anémie. Un taux de mortalité à la naissance élèvé par rapport aux autres Pays d’Europe.
– Pas de suivi des enfants par un pédiatre
– Manque de médecins intermédiaires entre le généraliste et l’hôpital (cabinets de spécialistes en ville)
– Problèmes de communication entre les services (GP, hôpital, laboratoire, pharmacie, sage-femme…)
– Manque d’information du patient. Pas de notes écrites envoyées au patient pour récapituler les soins. Les images des échographies et autres pas donnés au patient. Écrire des lettres entre médecins au sujet du patient sans lui en donner le contenu. Être obligé de téléphoner au généraliste pour obtenir des résultats à l’oral (la plupart du temps on me dit “les résultats sont bons” sans fournir le compte rendu). Il est compliqué d’obtenir des rendez-vous rapides même en cas d’urgence.
– le niveau de connaissance des médecins n’est pas très bon. Les techniques et critères utilisés sont parfois obsolètes.
– Les prescriptions à l’oral (donner 120 mg de paracétamol à votre bébé sans donner le nombre de fois par jour ni la forme du médicament orale, suppo ou autre…)
– le prix exorbitant et injustifié des soins. Le fait que tout soit privé ici. Le fait que les assurances surveillent les médecins et peuvent leur taper sur les doigts si elles estiment qu’ils ont prescrit quelque chose qui n’était pas nécessaire selon elles ou pas dans les recommandations nationales => très peu de latitude. La politique de l’économie à tout prix, le système est fait pour faire de l’argent plutôt que pour soigner.
– pour certains cancers, il y a un nombre limité d’opérations pour des raisons obscures donc on peut vous faire patienter vous et votre cancer plusieurs mois avant de vous opérer, même si votre vie en dépend
– La gestion de la crise du Covid par le RIVM et le gouvernement. Ils ont eu du bol que ça se finisse bien.”
- Commentaire écrit par Bénédicte Bé sur Facebook